Williams Racing n’est pas à vendre, et cela fait plusieurs mois que son propriétaire, le fond d’investissement américain Dorilton Capital le précise. Notons quand même des mouvements en octobre qu’il est intéressant d’expliquer.
Durant le mois d’octobre, la rumeur grondait que Dorilton Capital cherchait à vendre une partie du capital de l’écurie anglaise, 9 fois championne du monde de F1. Déjà lors des négociations pour la signature de Carlos Sainz pour 2025 et 2026, le clan espagnol avait demandé une lettre paraphé du fond d’investissement, assurant une non-vente de l’écurie Williams durant la période de présence du pilote ibérique. Depuis, on entendait un accord avec un investisseur des Emirats, voir avec un géant d’un secteur précis. Rien de tout cela, car Dorilton Capital s’est surtout vendu à elle-même.
10 augmentations de capital
Trois actions ont été noté dans le capital durant ce mois d’Octobre. La première est l’évolution du capital de l’écurie Williams Grand Prix Engineering Ltd. Lors du rachat de l’écurie en septembre 2020, le capital était d’environ 50 millions d’euros (42.5 millions de £). En décembre de la même année, deux augmentations de capital ont été réalisé, passant ainsi de 50 millions d’euros à 56.5 millions, puis 78 millions d’euros (65.5 m£). Dans les soixante premiers jours de 2021, le capital a encore augmenté, 95.7 millions, puis 119.5 millions d’euros (100.5m£). L’augmentation suivante sera pour 2023 et à 4 reprises. Respectivement en Janvier, Octobre, Novembre et Décembre de cette année-là. Le capital de l’écurie de Grove passant donc de 119,5 millions d’euros à 162 millions, puis 174 millions et 197.5 millions, pour se stabiliser à 204 millions d’euros (171.5 m£). Toutefois, le 21 Octobre 2024, une nouvelle augmentation a été présentée à 323 millions d’euros (271.5m£).
La vente à soi-même…
Cette augmentation de 100 millions de Livres Sterling est intéressante. Elle n’est pas juste une injection classique dans le capital, mais dans les faits, elle relève du concept owner buy out (OBO). L’idée est de créer une Holding dans un paradis fiscale qui va racheter sa propre entreprise au moyen d’un emprunt bancaire. Cette augmentation représente 36% du capital de l’équipe. Toutefois, notons que cette injection de liquidité est une première partie qui a rapport à un troisième événements daté du 11 Octobre (et déposé le 31/10/2024).
…Qui cache un mécanisme de protection et valorisation
Cette résolution précise : « les administrateurs de la Société (« Directors ») soient généralement et inconditionnellement autorisés à attribuer des actions de la Société jusqu’à concurrence d’un montant nominal total de 150 000 000 £ à condition que cette autorité, à moins qu’elle ne soit renouvelée, modifiée ou révoquée par la Société, expire le 30 septembre 2029, sauf que la Société peut, avant cette date, faire une offre ou conclure un accord qui exigerait ou pourrait exiger l’attribution d’actions et les administrateurs peuvent attribuer des actions en application de cette offre ou cet accord nonobstant l’expiration du pouvoir conféré par la présente résolution. »
150 millions de Livre Sterling (178 millions d’euros), soit 55% du capital ne peuvent ainsi être cédé jusqu’en septembre 2029, sauf si Williams Grand Prix Engineering Ltd a le pouvoir de racheter ses actions. Ce qui ouvre également le capital à un partenaire financier minoritaire. Avec cette manœuvre, Dorilton Capital (via sa filiale BCE LLC) protège son investissement, mais aussi le valorise. Car dans un mécanisme dit de « poupée russe », l’attribution à soi-même, en créant une holding de tête, permet de valoriser l’écurie. Qui avec cette première injection est désormais évaluée à 1,2 milliards d’euros et peut augmenter sa valorisation jusqu’à 1,8 milliards d’euros.