… LA VERSION NOTA
- L’élection de Trump sera bon pour le business de Liberty Media et son actionnaire
- Attention toutefois à la dépendance économique de la F1 envers les Etats-Unis en cas de changement de lois
- Le dernier changement de loi en matière de négociation de deal a eu lieu sous Obama et les écuries ont mis 4 ans à s’adapter.
… LA VERSION LONGUE
Hier, 20 Janvier, Donald Trump est devenu, pour la seconde fois Président des Etats-Unis d’Amérique. Un événement marqué par la signature d’une centaine de décret, essentiellement politique, afin de marquer les premiers instants de sa nouvelle présidence. Mais quel impact pour la Formule 1 ?
Le décret pour ordonner la fin de la taxe sur les pourboires, n’aura que peu d’importance. C’est surtout la signature pour : « un décret pour mettre fin immédiatement à la censure du peuple américain par le gouvernement fédéral » La liberté d’expression free great again donc. Cette dernière aura un impact sur l’information F1, car déjà sur les réseaux sociaux l’insulte, le spectaculaire et le harcèlement fait son œuvre. Les plates-formes sociales ne seront plus responsable de rien (comme X) et cela expose les écuries, qui se sont récemment entouré d’experts en Intelligence économique, car les évolutions durant l’année 2024 des structures de communication médiatique ont été flagrante.
The Trump Effect
Sur la liste des donateurs lors de la présidence 2024, Liberty Media n’apparaissait ni dans celle de Donald Trump, ni dans celle de Kalmala Harris. Une neutralité entendue pour la société de Englewood, Colorado dont la valeur est d’aujourd’hui 28,9 milliards de dollars, et qui a toutefois fortement bénéficié de l’élection de Trump. L’action passant en Septembre de 42 dollars à 73 dollars en Novembre. L’action reste stable à 71 dollars aujourd’hui. Ainsi, il y a une année (22 Janvier 2024, Liberty Médias avait une valeur de 15 milliards de dollars, qui a doublé une année après. Plus intéressant, les projections pour 2024 sont en baisse et le résultat risque d’être négatif, car le 3ème trimestre affichait une perte de 2,3 milliards de dollars. Mais si la société est neutre, ce n’est pas le cas de son propriétaire, John Malone, qui avait fait un don de 500.000 dollars à Trump pour sa campagne de 2020. Beaucoup moins en 2024.
Liberty Media fait partie d’un conglomérat comprenant Warner Bros Discovery et la nouvelle mandature Trump va ouvrir une libéralisation sur les fusions/acquisitions dans le secteur des médias et du divertissement. Paramount est dans le viseur de Malone. Coté Liberty Media, son rachat du Moto GP fait suite à la cession de la franchise de Baseball, les Atlanta Braves Holdings pour 2 milliards de dollars environ. Pour la Formule 1, après avoir songé à ouvrir une troisième course sur le territoire américain, avec Chicago, nous constatons que les cibles sont surtout des Etats républicains (Floride et le Nevada) et voir comment l’Etat de Californie (Etat démocrate) est traité lors des incendies par le nouveau locataire de la Maison Blanche, il est facile de comprendre que Liberty Media ne souhaite pas froisser la politique et souhaite en profiter.
Et la F1 dans l’histoire ?
Pour les écuries, 50% des sponsors des écuries sont américain et 28% de la capitalisation des écuries et détenues par des sociétés made in America (cela montera jusqu’à 35% avec l’arrivée en 2026 de l’équipe Cadillac en F1). Un basculement qui a débuté en 2020, lorsque l’administration Trump a débuté sa guerre commerciale avec la Chine. Le plan de 2016/2017 de faire de l’empire du milieu le socle de la croissance future de la Formule 1, comme je l’explique dans l’édition 2022 du Business Book GP, à savoir 3 à 4 courses sur le territoire Chinois et des sponsors et marque automobile du pays. Tout s’effondre d’un coup. Cap sur l’Amérique donc. Pas défaut. Intéressant de constaté que sur les 18 partenaires du portfolio officielle de la F1, seulement 6 sont américains. Liberty Media fait de gros effort pour diversifier son portefeuille de partenaires depuis plusieurs mois.
Notons qu’après la crise de 2008, l’administration Obama avait fait pression sur le Royaume-Uni concernant ses méthodes de négociations pour obtenir des marchés. Des pratiques qui étaient la norme et qui sont devenu à partir de 2011, de la corruption. Cela a impacté considérablement les négociations auprès de partenaires et poussé les écuries en embaucher des Européens et américain, plutôt que des britanniques aux postes marketings, pendant un temps. Le temps de l’adaptation.
L’impact de l’ère Trump II sur l’économie F1 sera économique. On parle d’un certain renforcement des législations dans les signatures d’accord commerciaux, avec les entreprises Etatsunienne. Les craintes de procès seront et risques d’être nombreuses. Souvenez-vous que la plupart des procès dans ce domaine sont toujours en faveur des écuries, flouée par une promesse. Cela risque d’être inversé prochainement. L’un des scénarios est que les sponsors qui sont en difficulté et stoppent leur investissement de sponsoring envers une écurie de F1 (par exemple), pourront avoir recourt à la justice pour obtenir une compensation. Estimant que leur investissement marketing fait partie de leur problème financier. A suivre donc, mais cela pourrait bouleverser le développement marketing des écuries de Formule 1 pour l’horizon 2028.