L’histoire remonte à 2013, Raymond Vermeulen, l’agent de Max Verstappen, envisage un plan de carrière, passant par la F3 et la F2, avant une arrivée en F1. Pour cela, il fallait de l’argent pour financer les volants. Vermulen se tourne alors vers l’homme d’affaires Michel Perridon, patron d’une société connue comme sponsor de Jos Verstappen au début du siècle : Trust.
Vermulen propose à Perridon un deal : Un investissement dans la carrière de 5 millions d’euros contre 10% des revenus de Max Verstappen, à vie !
Perridon, après réflexion déclinera. Il avait dépensé entre 2003 et 2005, un total de 30 millions d’euros de sponsoring auprès de Minardi et Jordan/Midland. Estimant qu’il avait assez soutenu les pilotes hollandais en F1.
Ce concept d’investir pour récupérer n’était pas une nouveauté. Bien au contraire.
L’histoire de la Justin Wilson Plc
Début de l’année 2003, le jeune pilote britannique, Justin Wilson dispose d’une option sur un volant Minardi. Le contrat stipule qu’il doit soumettre 2 millions de dollars pour obtenir le baquet en 2003 et qu’il disposera en 2004 et 2005 d’un salaire de respectivement 750.000 dollars et 1,5 millions de dollars. L’accord est signé, sauf qu’au dernier moment, le patron de Minardi, l’australien Paul Stoddart indique qu’il souhaite les 2 millions, avant le début de saison. Une course poursuite s’organise.
Ou plutôt une bourse-poursuite. L’agent de Wilson, Jonathan Palmer, ex-pilote de F1 durant les années 80 se souvient d’une opération qu’il avait, lui-même réalisé pour obtenir un volant auprès de l’écurie RAM en 1984. John Macdonald, copropriétaire de RAM, souhaitait 600.000 dollars pour le volant, soit le prix que Philippe Alliot payait pour l’autre baquet, mais a accepté de me faire courir pour 300 000 dollars. Palmer avait décroché le sponsoring de Pirelli (30.000 dollars), Peter de Savary (30.000 dollars) et d’autres pour le même tarif et avait réuni une semaine avant la date limite la somme de 210.000 dollars. Palmer, qui apprenait à piloter des hélicoptères discute avec l’un des associés de l’entreprise de pilotage, Peter Millward, qui lui signe un chèque de 90.000 dollars pour obtenir le volant RAM.
Particularité du chèque, Palmer s’engageait à lui rembourser 180.000 dollars sur ses gains futurs. C’est cette épisode de son début de carrière que Jonathan Palmer a pensé lorsqu’il a lancé le projet d’investissement sur la carrière d’un pilote. En début d’année 2003, l’agent publie une brochure d’information destinée aux investisseurs potentiels. Ceux-ci disposaient d’une opportunité unique de souscrire, pendant une période donnée, de actions de la société « Justin Wilson Plc » au prix de 750 dollars et ce à concurrence de 2 millions de dollars. En échange ? ils recevront 20% des gains du jeune pilote jusqu’en 2012.

L’affaire a été un succès (la levée de fond a été conclue le 30 mai), et les investisseurs ont été remboursé pour la suite sur sa carrière, Wilson touchera 225.000 dollars pour terminer la saison 2003 chez Jaguar F1 par exemple, puis en Champ Car et Indycar (il a tragiquement disparu en 2015 suite à un accident en course).
L’année suivante, le pilote hongrois, Zsolt Baumgartner devait réunir 8 millions de dollars pour obtenir un volant Minardi. Son entourage avait envisagé de copier la « Justin Wilson Plc » pour obtenir 2 millions de dollars, pour finalement copier le modèle Mastercards/Jordan (trois niveaux d’investissements, contre une contrepartie matérielle et non un pourcentage des salaires du pilote pour l’avenir). Wilson a été l’exception dans le monde de la course automobile et lorsqu’il a fallut définir le financement de la carrière de Max Verstappen, l’agent Raymond Vermulen s’est souvenue de la prouesse de Jonathan Palmer en début d’année 2003.
En 2007, en plein succès de Lewis Hamilton, son père, Anthony avait lancé l’idée d’une introduction en bourse du futur septuple champion du monde, pour lever 100 millions de dollars.
Lire aussi : Droits fédératifs et cotation en bourse pour les pilotes F1 (octobre 2013)
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