L’accident entre Estéban Ocon et Pierre Gasly lors du premier tour du GP de Monaco, le week-end dernier, a relancé le concept de remplacement d’un pilote courant d’une saison. La dernière fois que ce cas de figure est arrivé c’était il y a 20 ans.
Avec le développement de la professionnalisation des avocats et des intérêts des écuries, les contrats sont de plus en plus épais. Les clauses de performances sont assez diverses. Mais dans l’ensemble assez individuel et non collectif.
Le remplacement pour empèchement, mais aussi pour des raisons sportives et économiques
Le règlement sportif FIA permet de remplacer une seule fois durant la saison, un pilote dans le cas d’une décision de l’écurie. Il existe des dérogations d’empêchement, comme Carlos Sainz et son opération cette saison, Kimi Raikkonen en 2013 avec son opération du dos en fin de saison etc… Très souvent, ces dernières années, la décision de changer de pilote avait une dynamique économique et non sportive. Heidfeld (qui avait lui-même remplacé Kubica), remplacé par Bruno Senna chez Lotus-Renault en 2011 par exemple. Voir Sébastien Bourdais chez Toro Rosso en 2009, remplacé par Jaime Alguersuari, soutenu économiquement à l’époque.
La dernière fois qu’une dynamique de remplacement sportive s’est mise en place par une écurie, c’est en 2006 avec le double remplacement de Juan-Pablo Montoya chez McLaren-Mercedes, après que ce dernier a quitté l’écurie et Jacques Villeneuve, remplacé par Robert Kubica chez BMW- Sauber.
Ocon et le cas Trulli, il y a 20 ans
Dans le cas d’Estéban Ocon il faut remonter à l’année 2004 et l’épisode Jarno Trulli-Renault. L’italien avait gagné le GP de Monaco et les discussions en coulisse pour prolonger son contrat en 2005 ont été difficile. Flavio Briatore ayant des retours des ingénieurs, estimant qu’il fallait que l’italien fasse un effort pour continuer l’aventure et faire progresser l’écurie en 2005, pour viser le titre des constructeurs. Sauf que l’italien voulait plus. Être traiter comme un champion du monde. Les résultats de Trulli après Monaco a été par la suite catastrophique de fautes de pilotages (on ne parle pas du GP de France) et d’accidents invraisemblable. Trulli quitte Renault à quelques courses de la fin, pour signer chez Toyota. Jacques Villeneuve le remplacera pour terminer la saison.
Très souvent, le pilote dispose d’une alternative ou en trouvera une pour terminer la saison. L’écurie de son côté à un remplaçant en tête le plus souvent. Cette réaction est aussi le résultat d’un manque de dialogue interne, dans le cas d’un renouvellement de contrat. Ainsi, l’écurie est lasse du comportement de son pilote et le manque d’intérêt est réciproque. Si le comportement du pilote s’ajoute à l’ambiance générale. La fin est proche.
2001, l’exception de l’échange dans l’histoire de la F1
En 2001, Jean Alesi critique ouvertement Prost GP. Alain Prost pénalise pour 500.000 dollars le pilote français, pour faute et menace sur l’avenir de l’écurie. Quelques semaines plus tard, Eddie Jordan lâche Heinz Harald Frentzen (par manque de performances présumées), et un échange s’installe entre les deux écuries. Alesi termine sa saison 2001 avec Jordan-Honda et Frentzen chez Prost-Acer. En coulisse, l’allemand, disposant d’un contrat en 2002 porte plainte contre Jordan qui devra le payer en 2002, comme convenu. Alesi ne trouvera pas de volant et terminera sa carrière en F1.