Comme le dit le proverbe : « comparaison n’est pas raison. » C’est par ce prisme que Frederic Vasseur a abordé la situation chez Ferrari. Comparaison avec quoi ou qui ? Simplement une autre époque et Jean Todt.

Lorsque Vasseur arrive chez Ferrari, la saison 2023 n’est pas celle de l’observation, le temps presse, la monoplace n’est pas efficace et le nouveau team principal profite du moment pour s’attacher aux détails. Les changements de pneumatiques, la méthode de travail durant le week-end, le retour à l’usine et les outils de développement. Progressivement la mentalité change à l’usine de Maranello. L’exploitation est favorisé au détriment de la fuite en avant technique. L’aboutissement de ce changement apparait en 2024, lorsque l’écurie termine 2ème du championnat des constructeurs à quelques points de McLaren. Mais en interne, le spectre du compromis de deux mondes avec d’un côté un bureau d’étude qui n’a une vision que de développement de performances, dont la doctrine est qu’il faut changer pour s’améliorer. De l’autre, une mentalité qui exploite la plate-forme pour trouver de la performance (la méthode McLaren que je vous invite à découvrir en vous abonnant à la Newsletter Poursuits en cliquant ici). Finalement en 2025, ce sera une douche froide. Pourtant, Lewis Hamilton est présent dans l’écurie, la SF25 était annoncée comme nouvelle et plus performante que la SF24. Mais, depuis Mars, la réalité est une équipe qui peine à comprendre sa monoplace et ses outils, des pilotes perdues dans les stratégies et les directions à prendre, Maranello doute et ressemble à une écurie qui n’a plus confiance en elle. Et, Frederic Vasseur apparait à l’écran de votre télévision et demande qu’on lui fasse confiance.

Les médias en Italie

En Italie, lorsque la presse italienne sportive commence à attaquer et douter la Scuderia Ferrari, c’est que l’information provient du sommet. Tout le monde le sait. C’est un avertissement et le début d’un décompte fatal le plus souvent. Les démentis officiels ne servent qu’à ajouter du contenus, débattre aussi. La réalité est que la presse italienne, lorsqu’il s’agit de Ferrari, est en service commandé.

Le contrat de Vasseur est de trois ans (2023/2024/2025), le manager français avait pourtant tout valider : redressement de la Scuderia et signature du meilleur pilote de l’histoire. Sur le papier, Jean Todt avait fait aussi bien entre 1994 et 1996, avec la stabilisation technique et la signature de Michael Schumacher. Malheureusement la comparaison s’arrête là. Todt et Schumacher ont validé 3 victoires en 1996, dont une assez tôt dans la saison en Espagne et des pôles positions, via une stratégie de moteur kleenex puissant, mais unique dans l’utilisation. Lewis Hamilton n’a pour lui qu’une victoire dans la course sprint chinoise et depuis ? pas un podium, ni une pole position.

Le bilan Todt en 1996

Toutefois, l’histoire oublie la réalité du bilant Todt en 1996. Après 6 courses (40% de la saison), Schumacher n’avait inscrit que 16 pts et trois abandons et 2 pole position. Sur les 6 courses suivante, il n’inscrira que 13 pts, avec une victoire, 1 pole et 4 abandons. Schumacher était 4ème du championnat après 80% du championnat. Loin des Williams et à la bagarre avec Benetton et Jean Alesi.

Le bilan Ferrari 2023/2024/2025

En 2024, Charles Leclerc après 40% du championnat,  avait 1 victoire (4 podiums), 148 pts au compteur. Carlos Sainz avait 116 pts et également 1 victoire (4 podiums). En 2023, Leclerc ne cumulait que 74 pts et 1 podium. Sainz, 83 pts et zéro podium.

Durant ses trois précédentes saisons avec Mercedes, Hamilton avait obtenu après 10 courses en 2022, un total de 93 pts (3 podiums), puis 106 pts en 2023 (avec 1 podium) et 70 pts en 2024 (1 podium).

Mais, n’oublions pas que la deuxième partie de saison a été bénéfique pour la Scuderia en 2023 et 2024, idem pour Lewis Hamilton chez Mercedes.

Ainsi, Charles Leclerc avec 104 pts (1 podium) et Lewis Hamilton avec 79 pts, sont entre les saison 2023 et 2024. Toutefois, loin de se battre avec McLaren au championnat des constructeurs et pilote. La déception s’affiche ainsi ouvertement en Italie. L’échéance de Monza sera scrutée. Car le bilan sera fait pour Vasseur et Ferrari. Jean Todt avait sauvé sa peau auprès de Luca di Montezemolo grâce à Michael Schumacher et le recrutement de Ross Brawn et Rory Bryne pour 1997 et la séparation de John Barnard. Vasseur a remercié Enrico Cardile et plusieurs ingénieurs qui épousait trop l’ancienne doctrine de développement et peine à trouver une nouvelle génération, ne devant, pour l’instant compter que sur son duo de pilote pour survivre, mais surtout à une victoire de Lewis Hamilton en rouge. Une situation malheureuse, qui illustre assez bien le monde d’aujourd’hui. En manque de confiance, de repère et se tournant vers le passée pour se rassurer. Un momentum dramatique toutefois pour les fans et pour l’usine qui fait des efforts pour changer de culture.

SOURCES

Business Book GP 2023

Business Book GP 2024

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