2. L’avenir de Vity-Châtillon ?

Le véritable première est que l’usine française considère l’usine d’Enstone comme sa cliente. Une constante en 29 ans d’histoire commune alternant les moments de partenariats fusionné, à celui de client simple moteur. L’unité moteur du constructeur est à un tournant de son histoire. Depuis l’introduction du moteur de la génération actuel, elle n’a remporté que 13 courses (l’essentiel avec Red Bull et sous le label Tag Heuer d’ailleurs entre 2016 et 2018). Un résultat assez faible en comparaison aux précédentes générations de moteur Renault : le V8 2,4L avait cumulé 59 victoires, le V10 3L (au total), 47 victoires, et le V10 3,5L, 38 victoires. Si les moteurs Renault n’ont jamais été les plus puissants, ils ont accusé dans l’histoire un déficit de 8 à 10cv en moyenne par rapport aux meilleurs de leur époque. Aujourd’hui, le déficit est de 20cv. Mais pas entièrement de la faute des ingénieurs de Viry-Châtillon, nous le verrons plus loin. La question du moteur 2026 est une véritable interrogation. Renault semble partie prenante du changement de réglementation moteur et semble aussi d’accord avec Liberty Media avec le retour des moteurs atmosphérique. Reste que la mentalité doit changer afin de créer une cohésion d’ensemble et faire unité.

3.Les pilotes : les pistes actuelles et d’avenir

Exit Esteban Ocon après le GP de Monaco, Pierre Gasly a été prolongé jusqu’en 2027, afin d’assurer la continuité. Fidèle a son habitude, Flavio Briatore a lancée des pistes avec Jack Doohan et Mick Schumacher, avant de jeter son dévolue sur Carlos Sainz Jr, qui semble être la priorité de l’ensemble. Avoir deux vainqueurs de Grand Prix semble être la stratégie de base du team. Concerne ainsi l’avenir. Flavio Briatore est agent de Fernando Alonso, mais n’est consultant envers aucun autre pilote du plateau. Ce qui réduit l’influence qu’il pourrait avoir (comme par le passée). Toutefois, l’homme va miser sur ce qu’il sait faire : miser sur une pépite du futur (comme il l’a fait avec Michael Schumacher et Fernando Alonso), en se basant sur son réseau. Mais pour le moment, l’ambition est de rétablir l’image d’Alpine dans le paddock avant de construire l’avenir.

4.Le staff des ingénieurs : la reconstruction

Lors des rumeurs d’introduction de Briatore, cette dernière était accompagné d’Adrian Newey dans la corbeille de mariage. Un leurre. L’ambition est surtout de rendre crédible le projet et remettre Alpine dans le rang des top écuries. Ainsi, en coulisse, Briatore bénéficie d’une opération séduction entreprise depuis 1 an, avec le retour d’ingénieurs dans la maison Enstone. Après David Sanchez, Michael Broadhurst et Vin Dhanani débarquent à Enstone en tant qu’aérodynamicien en chef et responsable des performances des véhicules respectivement, tandis que Jacopo Fantoni assumera le rôle d’ingénieur en chef adjoint. Sont les noms les plus ronflants. D’autres sont prévus. L’écurie est passé de 2022 à 2024 de 850 à 1000 personnes et vise à augmenter jusqu’en 2026 à 1200 techniciens et ingénieurs.

5. Acheter un moteur ?

C’était LA grosse rumeur et c’est toujours un point d’interrogation. Le plan d’utiliser la marque Alpine et propulsé les monoplaces par un moteur Mercedes ou Ferrari est sur la table du bureau de Flavio Briatore et Bruno Famin. Un retour à l’époque Lotus F1 Team, en réalité et surtout une inspiration du programme Aston Martin/Mercedes/Honda qui inspire les dirigeants à explorer une autre direction que l’ensemble classique du moment. L’achat d’un moteur reviendrait à 20 millions d’euros environ pour la prochaine génération de moteur, mais une décision devra être prise pour Novembre 2024 au plus tard, car le développement 2026 va débuter le 1er Janvier 2025. Quid alors de Viry-Châtillon ? après son retrait fin 1986, Bernard Dudot avait maintenue une équipe d’une trentaine de personne dans une unité de veille. Car il est plus difficile de relancer une structure moteur que châssis (Honda l’a fortement démontré). Un remake de 1987 pourrait être étudié entre 2026 et 2029, avant un retour en 2030 avec un moteur atmosphérique ?

6. La tentation Geely

Alors que Luca di Méo signait son protocole d’accord avec Aramco et Geely Motors pour la création de la filiale Horse, l’idée d’un rachat de l’écurie Alpine par le consortium chinois, propriétaire de Lotus Cars et Volvo (en plus d’être actionnaire de Daimler et Aston Martin) a été abordé. Décliné par le patron italien de Renault, mais dans le cadre d’un projet de valorisation future à hauteur de 1,6 milliards d’euros, la tentation serait forte. Si l’écurie fait le choix d’un moteur client au lieu de continuer de développer son propre moteur, la possibilité d’une vente pourrait augmenter et Geely serait le favori pour une reprise et relancer la marque Lotus en F1.

7. Le partenariat d’un pétrolier

Actuellement avec British Petroleum, via la marque Castol. Ce partenariat est toutefois un partenariat assez classique, qui ne correspond pas aux standards actuels de partenariat entre un pétrolier et une écurie constructeur. Il est indiqué que 50% du déficit de puissance proviendrait de l’essence et lubrifiants fournit par le géant du pétrole anglais. Un effort devant être réalisé dans ce sens. D’autre part, l’investissement estimé à 30 millions d’euros par saison, est bien loin de l’investissement d’Aramco, Petronas et même Shell avec Ferrari, tous supérieur à 50 millions d’euros par saison. Un effort devra être entreprit. Nous entendons que Total Energie a été contacté pour un éventuel retour en F1 dans les hauteurs espérés et avec un partenariat plus étroit.

8. Le financement de l’écurie : la chasse est ouverte

Avec un budget 2024 estimé à 374 millions d’euros, en supprimant les droits TV et l’investissement direct de Renault dans ce budget nous avons 149 millions d’euros. Un bon résultat, mais désormais bien inferieur à Williams et Aston Martin aujourd’hui. BWT y contribue à hauteur de 35 millions d’euros. L’ambition sera d’atteindre les 200 millions d’euros dans ce domaine. Pour y arriver, la piste du pétrolier a été dénoncé ci-dessus, mais également deux pistes intéressantes explorés discrètement : la piste Movistar (le réseaux TV appartenant aux géants des télécoms ibérique Telefonica) et un retour de Japan Tobacco (similaire à Philip Morris chez Ferrari et BAT avec McLaren). Un ensemble permettant d’obtenir 50 millions d’euros au minimum en plus dans le budget et atteindre les 450 millions d’euros visé d’ici 2026/2027. Moins que Red Bull/Mercedes/Ferrari, mais plus confortable que ces rivaux Aston Martin et McLaren. Ce financement à valeur ajoutée devrait aussi permettre de rendre indépendante financièrement la partie châssis de l’ensemble, comme l’a fait Daimler avec l’usine de Brackley depuis 2022.

9. Le Flavio Show

L’annonce du retour de l’italien a fait parler. C’est une évidence. Sa condamnation par la FIA suite à l’affaire du SingapourGate et le temps qui passe le fait passer pour un escroc du paddock auprès des fans les plus vieux qui l’ont connu comme patron d’écurie et pour les plus jeunes qui ont l’histoire raconté par YouTube et autres réseaux. L’interrogation est toutefois multiple. Certes l’homme n’a jamais quitté la F1 (il était l’intermédiaire pour l’Azerbaïdjan par exemple et le conseil de Fernando Alonso, auquel il touche toujours 10% des salaires du pilote depuis 10 ans), mais sa présence dans l’univers d’Alpine est mystérieuse. On annonce un contrat jusqu’à fin 2026. Des parts en cas de vente de l’écurie en guise de commissions. Mais l’homme qui a toujours commenté la F1 dans les médias italiens et espagnol sera-t-il l’équivalent d’Helmut Marko pour Alpine ? nous verrons.

10. La définition des objectifs

En 2024, l’écurie vise à marquer des points à chacune des courses jusqu’à la fin de la saison, visant ainsi la 6ème place du championnat. En 2025, l’ambition sera de viser la 5ème, puis la 4ème à l’horizon 2026. La victoire et les podiums ayant aussi l’échéance 2026. Alpine doit rivaliser avec Aston Martin et McLaren derrière le puissant trio RBR/Mercedes/Ferrari et exister comme cela. Selon la volonté de Luca di Méo.

11. L’image de Alpine : revalorisation impérative

Avec un plan produit 100% électrique, la marque française applique son planning esquissé en 2021/2022. Elle doit atteindre les 100.000 ventes cumulés à terme avec des citadines et SUV. L’image de la Ferrari française, largement éculé, est toujours d’actualité. Bien que Aston Martin inspire beaucoup plus l’avenir. Ainsi la marque Alpine doit être visible, toujours exister pour soutenir le budget publicitaire qui sera quasi inexistant (hormis 15 millions de partenariat estimé pour le prochain Largo Winch 3 qui sortira le 31 Juillet), tout repose sur la Formule 1. Homme de marketing, Briatore ne manquera pas d’y apporter sa touche. Mais, avec tout ce qui a été énoncé auparavant cela relance l’image de l’écurie comme une top équipe crédible dans le paddock.

12. Imaginer une écurie B

Les liens avec Andretti Global Team ayant été rompu pour 2025. Le projet de fournir une deuxième écurie est toujours dans l’air, dans le cas d’une prolongation du programme moteur en 2026. Flavio Briatore a toujours été favorable à cette démarche commerciale, qui offre une valeur ajoutée. Si Geely rachète finalement une autre écurie dans le paddock, peut-être que…

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