L’influence d’Audi sur le marché des transferts est réel. Au point de perturber grandement l’équilibre du marché des transferts. Mais en réalité, la marque allemande, reprend un rythme ancien bien connu des anciens du paddock. Construisant une nouvelle réalité.
Depuis Février 2024, Audi est offensif dans la coulisse. Misant sur une liste de pilotes et entrant dès le GP d’Australie dans le jeu des transferts en proposant des délais de réflexion de quelques semaines afin de définir l’avenir. Carlos Sainz, en tête de liste, dispose d’un délai de réflexion expirant à fin Avril. Mais cette attitude influence beaucoup le marché. Mercedes a fait la même chose pour Verstappen et Sainz, en donnant un délai de 4 à 6 semaines pour décision. Dans le paddock, on estime que le transfert de Lewis Hamilton chez Ferrari en 2025 et la situation de Red Bull en coulisse bouscule le jeu. La réalité est bien différente.
Lorsqu’en décembre 2005, Fernando Alonso annonce son transfert de Renault à McLaren pour 2007, tout le marché est bouleversé. Ferrari a annoncé Raikkonen en septembre 2006 (alors qu’un précontrat avait été signé un an auparavant). Le retard s’expliquant par la lutte de pouvoir entre Luca di Montezemolo (PDG Ferrari), et Jean Todt (Directeur Général de Ferrari), sur la stratégie pilote. Par la suite, l’effet domino a été visible, avec le départ à la retraite de Michael Schumacher fin 2006, l’émergence de Lewis Hamilton chez McLaren et une nouvelle génération de pilote arrivant sur le marché. Notons que Giancarlo Fisichella avait prolongé son contrat avec Renault pour 2007, en Mai 2006. Ce qui avait déjà surpris à l’époque.
Pour le cas, Alonso, le contrat avait été signé 8 semaines auparavant (soit Octobre), suite à 4 semaines de négociation (soit Septembre 2005). Hors nous savons que la décision a été prise fin Juillet. Généralement, un contrat de pilote est annoncé 4 semaines après sa signature. Avec cela, la plupart des pilotes ont des clauses de négociation exclusive avec leurs équipe (pour les contrats à options), de 90 jours. L’an dernier, lorsque Lewis Hamilton a annoncé son renouvellement de contrat en Juin 2023, il discutait en réalité depuis Janvier. Le contrat avait été signé en Mai 2023 à Monaco avant qu’il ne soit annoncé au monde quelques semaines plus tard.
Une unité de temps différente
Ainsi la notion du temps se compte en semaines. Mais le calendrier reste le même. Ayrton Senna discutait de ses contrats en Avril (1 mois après le début de saison), Michael Schumacher et son agent Willy Weber faisaient pareil. Rien n’a changé pour les pilotes. Mais, pour les patrons, la notion de temps relève de course.
Avec un calendrier de 24 courses, le discours est toujours orienté en fonction du nombre de courses à réaliser. Ron Dennis en 1982 avait donné trois courses à Niki Lauda pour confirmer son salaire de 3 millions de dollars. Les patrons estiment ainsi qu’après 8 courses (50% du championnat dans les années 90 et un tiers aujourd’hui), les discussions peuvent être mené. Donc après Monaco et donc début Juin.
La situation d’Audi sur le marché perturbe donc une réalité entendue. Les patrons d’équipes voulant discuter des contrats en Juin pour des annonces en Septembre au plupart, s’oppose aux pilotes qui restent sur un calendrier classique débutant en Avril de chaque année pour une annonce en Juin ou Juillet.