Après la course nippone, beaucoup d’observateurs du paddock ont estimé que l’union Perez/Red Bull était arrivé à sa conclusion. Le pilote mexicain dispose d’un contrat pour 2024. Mais entre l’émotion et le rationnel, l’équipe autrichienne navigue en eaux troubles.
Un management par l’émotion et surtout jeunisme
Le management Horner/Marko a toujours eu une part émotionnelle, qu’ils tentent, par la communication à faire oublier. La saison 2014 a été représentative de leur mode de fonctionnement. Sébastian Vettel avait remporté 4 titres de champion du monde des pilotes entre 2010 et 2013 avec l’équipe et il découvre comme équipié, le jeune australien, Daniel Ricciardo. Ce dernier n’était pas vraiment une menace, tant son début de carrière n’avait pas vraiment été aussi tranchant que celui de Vettel à l’époque. Pourtant, avec une Red Bull peu compétitive, à cause d’un moteur Renault rendant 70 à 100 cv sur le Mercedes, Vettel a baissé les bras et a regardé du côté de Maranello pour espérer conquérir un 5ème titre. A l’opposé, Daniel Ricciardo a remporté 3 courses lors de cette saison 2014 et s’est installé comme leader de l’équipe. Son approche et sa fraicheur ont séduit les dirigeants de l’équipe.
En 2016, le même schéma se reproduit lorsque Max Verstappen remporte sa première victoire avec l’équipe, lors de son premier Grand Prix et avant Daniel Ricciardo. Deux ans plus tard, le formidable début de saison du pilote australien n’a eu aucun effet dans ses négociations de contrat avec l’équipe autrichienne, la fin de l’histoire était entendue.
En parallèle, Red Bull Racing protège ses pilotes ayant fait cette belle première impression. Vettel, Ricciardo et Verstappen n’ont jamais eu de remarque désobligeantes. Mieux, l’équipe étant convaincu de construire le meilleur châssis du paddock, son manque de performance provient systématiquement de ses fournisseurs (moteur, électronique) ou du deuxième pilote (Kvyat, Gasly, Albon). Ainsi le cas Perez est à renvoyer à celui de Mark Webber sur la période des premiers titres de champion du monde de l’équipe entre 2010 et 2013.
En conclusion, Verstappen, sait que lorsqu’un pilote fait bonne impression immédiatement auprès du management Horner/Marko, comme semble le faire Liam Lawson, il est une menace à court terme pour sa carrière.
Les statistiques de Perez vs Webber
De manière rationnel, Sergio Perez est en moyenne à 57 % des points (après le GP du Japon) de Max Verstappen en fin de saison.
2021 : 48% – (Verstappen a reporté son titre lors de la dernière course de la saison)
2022 : 67% – (69% au moment ou Verstappen remporte son second titre de champion du monde au Japon)
2023 : 56% – Max Verstappen n’est pas encore champion du monde
Notons que Max Verstappen a été titré en 2022 lors du 18ème Grand Prix de la saison, et que malgré sa domination en 2023, nettement plus marquée par rapport à son équipier (selon la communication Red Bull), il n’est pas champion après le GP du Japon, qui est la 16ème course de la saison.
Dans le cas de Mark Webber la moyenn sur les 4 années de domination de l’équipe autrichienne a été de 55%, par rapport à Sébastian Vettel en fin de saison.
2010 : 94% – (Webber était même devant au classement avant la course d’Abu Dhabi)
2011 : 66% – (59% au moment ou Vettel remporte son second titre de champion du monde au Japon).
2012 : 64% – (Vettel a remporté son titre lors de la dernière course de la saison).
2013 : 50% – (46% au moment ou Vettel remporte son quatrième titre de champion du monde en Inde).
Sur les quatre saisons, Webber était en moyenne 67.8% des points de Vettel lors de l’obtention du titre de champion du monde de ce dernier. Sa première saison 2010, ou il était devant au classement au début de la dernière course d’Abu Dhabi, fausse quelque peu les statistiques. Si nous observons les saison 2011/2012/2013, Webber est à 60% des points de Vettel et même 56% des points au moment de l’obtention des titres du pilote allemand. Perez de son côté est à 57% des points de Verstappen. Ce qui est conforme aux statistiques de Webber à l’époque. Et finalement pas si loin que cela…