La rumeur Hamilton/Red Bull ayant comme émetteur Christian Horner, dans le paddock d’Abu Dhabi a alimenté la polémique durant 48h. D’un côté le septuple champion du monde a démenti fermement, avec arguments, de l’autre Horner a un temps insisté avant de se rendre compte que l’information était entrain de se retourner contre lui. Ce bref épisode est une illustration supplémentaire de plusieurs faits déjà entrevues.
Depuis 2021, Christian Horner raconte au minimum une fois par an, que Lewis Hamilton et Red Bull, cela aurait pu se faire par le passée. A chaque fois, l’information fait son petit effet le temps de quelques heures, avant de retomber. Cette fois-ci, axant l’histoire sur cette saison 2023 pour 2024, cet épisode illustre la guerre de l’information que se libre Mercedes/Hamilton/Wolff et Red Bull/Verstappen/Horner.
Plusieurs fois l’an dernier, Lewis Hamilton avait été présenté comme octuple champion du monde de Formule 1 (Russell, Norris, Leclerc et Sainz ont fait le « lapsus », lors d’événements). L’affaire du dépassement du budget plafond l’an dernier, a été un nouvel élément de la guerre. Tout comme le fait que Wolff a aussi parlé du fait qu’il a faillit signer Verstappen. Toutefois, jamais dans l’histoire cette guerre informationnelle n’a été si intense. Même du temps de McLaren/Ferrari des années 2000 et McLaren/Williams dans les années 90.
Concrètement, cette guerre de l’information a pour but d’influencer les fans et surtout de polariser. Ainsi la base de cette action se base sur deux piliers majeurs :
- Créer le doute dans l’opinion publique, en dénonçant des erreurs et en utilisant l’émotivité ;
- Faire naître la mauvaise conscience chez l’adversaire à travers la culpabilité sociétale ou bien par leviers sur l’application du principe de précaution.
Dans le détail, les manœuvres des deux géants ont un premier but de diviser en interne chez chacun des adversaires (faire douter les ingénieurs de Mercedes de l’intérêt du renouvellement de Hamilton par exemple, après une saison exténuante). Dissuader aussi le board de l’équipe (Ineos et Mercedes, en mettant en porte à faux Toto Wolff) et donc contrer la contradiction en polarisant les fans sur les réseaux sociaux. Elle a aussi l’ambition de convaincre les instances (surtout Liberty Media) et des sponsors. Ou affaiblir les accords commerciaux de l’adversaire.
La note de Liberty vue par Red Bull
Notons que Liberty Media a envoyé une note en début de saison aux équipes Ferrari, Red Bull, McLaren, McLaren, Alpine et Aston Martin, ainsi que Sauber/Audi, expliquant l’intérêt commercialement d’une part et pour le storytelling général d’autre part, d’avoir un line-up fort pour chacun. Red Bull Racing a ainsi passé son temps a parlé de Lando Norris, Lewis Hamilton, Daniel Ricciardo comme possible équipier de Max Verstappen, tout en renouvelant sa confiance à Sergio Perez, qui a un solide contrat (soutenu par des sponsors mexicains) pour 2024. Red Bull, satisfait par la communication la note de Liberty Media. Tandis que les autres teams, signent de gros contrat avec des pilotes.
Dans l’histoire de cette guerre informationnelle qui va s’intensifier d’ici 2025, un acteur est en retrait : la Scuderia Ferrari.
La Scuderia Ferrari, le dommage collatérale ?
Les rumeurs de transferts d’ingénieurs de l’équipe autrichienne à Maranello, annoncés au courant Mai 2023, ont été gentiment moqué par le management de Milton Keynes. Sauf que c’était la réalité. Tandis qu’en parallèle, Toto Wolff a proposé à Ferrari, un concordat autour des moteurs 2026, afin de ne pas soutenir le projet de Red Bull. Qui proposait d’adapter la répartition hybride/thermique des moteurs, passant de 50/50 initialement à un 70/30 plus confortable pour eux. Avec les indications sur les retards du programme moteur de l’équipe autrichienne. Notons aussi, au milieu de l’histoire Andretti, des critiques sur le projet HAAS, historiquement soutenu par Ferrari et stratégique pour la Scuderia en 2026, avec le départ de Sauber au profit de Audi. D’ailleurs, l’embauche de Fred Vasseur, brillant communiquant a été stratégique pour Ferrari, au milieu de la guerre informationnelle que se livre Mercedes et Red Bull, depuis trois saisons. Nous voyons d’ailleurs de plus en plus les pilotes Ferrari avec les pilotes Mercedes, et Vasseur avec Wolff en cette fin de saison.
Conforter, appuyer et convaincre
Lors du renouvellement du contrat de fourniture moteur jusqu’en 2030 à McLaren, il a été un temps question d’un alignement des intérêts entre McLaren et Mercedes. Zak Brown, farouchement indépendant dans ses réflexions a refusé le principe. Tout en acceptant, en cas d’arguments solides, un soutien. L’importance est forte pour l’avenir. Red Bull et Racing Bulls (ex Alpha Tauri, ex Toro Rosso) sont un poids certains dans l’échos, commentaires, rumeurs et diffusion de l’information pour l’avenir.