Les victoires s’enchainent pour Max Verstappen et Red Bull Racing, alors qu’en coulisse, à la fois le bal des petites phrases et surtout les épisodes du renouvellement de contrat de Lewis Hamilton montre une stratégie de Mercedes d’être un acteur d’influence hors-piste.

« Je pense que Max se plaint du règlement 2026 car il veut plus d’argent. » Le commentaire de George Russell lors du week-end du Grand Prix d’Autriche, est lapidaire. Il fait aussi sourire. Il montre surtout l’orientation que ce commentaire souhaite offrir : « Max souhaite être le pilote le plus payé et se plaindre fait partie de sa stratégie. ». Les affirmations de Red Bull Racing concernant les simulations anticipés ont œuvré comme une bouteille à la mer. Un cri de désespoir.

Même manière pour Toto Wolff suite au commentaire de Christian Horner sur la réglementation moteur 2026. L’autrichien estimant que « Red Bull est en retard dans son programme moteur et souhaite utiliser sa position pour modifier la réglementation à son avantage. » Précisant derrière que Mercedes avait accepté des concessions pour Audi et même Red Bull et Honda. Encore une fois la réplique de Horner en expliquant le principe qu’ils sont justement en avance et qu’il s’étonne que Wolff n’en parle pas, ne dépasse pas le point de presse de certain médias.

L’an dernier déjà, Russell et Lando Norris présentaient Lewis Hamilton comme l’octuple champion du monde de F1 (alors que tout le monde sait qu’il est septuple champion du monde). Même chose pour l’affaire du dépassement du budget plafond de Red Bull et de l’amende de 7 millions de dollars allant avec. Virant à la tragédie médiatique.

Les épisodes autour du renouvellement de contrat de Lewis Hamilton évoluent dernièrement. Il semble que l’accord soit conclu, mais que l’attente fait partie de la stratégie de présence médiatique. Surtout que les médias montrent une image positive de cette histoire. Alors qu’Hamilton devrait être le pilote le plus payé du paddock, devant justement le prochain contrat de Max Verstappen qui débutera en 2004 et jusqu’en 2008. Le projet d’avoir un gros salaire, pour redistribuer à sa fondation Mission 44 est un levier que n’a pas Verstappen dans ses négociations. Ainsi Hamilton passe pour le gentil et Verstappen pour le méchant vénale pilote.

Méthode de guerre informationnelle et cognitive

Cette méthode est une guerre informationnelle et cognitive. Et elle a été inventé dans les années 2000 pour la F1,  par Ron Dennis au nom de McLaren Mercedes.

Ron Dennis, le premier à avoir user du principe

L’un des principes de Dennis en F1 est d’affaiblir l’adversaire. Deux stratégies se déploient alors : L’une pour Ferrari qui est politique et agissant sur la puissance de Mercedes en balance et l’autre plus économique contre Williams, alors propulsé par BMW.

Les propositions autour de Michael Schumacher au tournant du millénaire sont un premier exemple de la première stratégie (c’est Mercedes qui devait payer). La signature et le premier contrat de Kimi Raikkonen un second exemple.

Le transfert de Juan-Pablo Montoya fin 2003 pour 2005 est un premier exemple de la stratégie économique contre Williams. Alors que l’écurie de Grove proposait 9 millions d’euros au pilote colombien et une prolongation pour 2005, McLaren proposait un contrat de 3 ans et 16 millions d’euros par saison. La même stratégie Williams a été appliqué pour le transfert de Fernando Alonso fin 2005.

L’objectif de ces stratégies est montrer sa puissance, alors que la maison brule. L’exemple du transfert de Fernando Alonso est frappant. Nous étions en 2005 : Départ d’Adrian Newey chez Red Bull, retour de Nicola Tombazi en provenance de Ferrari, budget en baisse (pas de sponsor titre) et des V8 Mercedes encore loin d’être performant en test privé.

Ainsi le transfert de Fernando Alonso est une manière de donner rendez-vous en 2007, de laisser jouer les adversaires en 2006. Ainsi l’annonce de décembre 2005 à dévaloriser le titre 2005 obtenu par Fernando Alonso chez Renault et le titre 2006 a été dévaluée car le champion du monde partira. Cela a forcer Renault a être cohérent avec son champion, mais c’est un autre qui va en bénéficier.

Le doute sera la prochaine étape

L’ambition de Mercedes depuis plusieurs mois est de dévaloriser le titre 2021 de Verstappen, dévaluée le titre 2022 (titre obtenu en trichant sur le budget plafond) et les suivants. Une stratégie qui bénéficie en réalité non pas à Mercedes directement, mais également à Ferrari & co. Le principal signaux faible est d’installer le doute sur les victoires (dire que Red Bull favorise Verstappen au détriment de Perez qui est subitement en fond de grille est un exemple).

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