Il a été récemment indiqué que le rachat du contrat McLaren de Lando Norris aurait une valeur de 58 millions d’euros (50m£) dans le cas ou une équipe, comme Red Bull Racing, souhaitait le racheter pour remplacer Sergio Perez. Une somme, incroyable, mais bien au-delà de la réalité.

Depuis que McLaren est dirigé par Zak Brown, les contrats des pilotes ont une particularité technique. Ce sont des contrats de trois ans, sur le papier, mais en réalité de deux ans fermes et une troisième année optionnelles. Optionnelle, mais servant de base pour négociation future. Souvent accompagner d’une augmentation substantielle. C’est, à la fois une manière de protéger son investissement pour McLaren en rebutant les concurrents, et un développement de valeur pour le pilote.

Raikkonen, Button et Irvine sur le podium de l’histoire

Historiquement les rachats de contrat n’ont jamais eu la valeur estimé de 58 millions d’euros. Le rachat du contrat Williams/Jenson Button par Honda avait une valeur de 30 millions de dollars (45 millions de dollars d’aujourd’hui, 41 millions d’euros), nous étions en 2005. Le rachat de contrat Sauber/Raikkonen en 2001, était d’une valeur de 25 millions de dollars (soit 43 millions de dollars d’aujourd’hui, donc 39.5 millions d’euros). Puis, il faut remonter à 1995, pour le rachat du contrat Jordan/Irvine par Ferrari, d’une valeur de 5 millions de dollars (10 millions de dollars d’aujourd’hui – 9 millions d’euros), pour compléter le top 3. Juste après, le contrat Alpine/Piastri par McLaren, arrive.

Le rachat de contrat est une pratique connue en F1, mais souvent le dédommagement était de 3 millions de dollars, comme seuil maximum dans les années 90. Benetton a dédommagé Jordan en 1991 pour 500.000 dollars après avoir signé Michael Schumacher. L’équivalent de 1 millions d’euros aujourd’hui. Team Lotus avait déboursé 150.000 dollars en 1984 pour racheter le contrat d’Ayrton Senna à Tolman. L’équivalent de 400.000 euros aujourd’hui. C’est entre 2001 et 2005 que l’idée d’un marché de transfert s’est imposé. Chaque contrat disposant d’une clause de rachat. Jacques Villeneuve, alors qu’il avait signé son contrat Sauber pour 2005 et 2006, disposait d’une clause de rachat par tiers de 15 millions de dollars. McLaren avec Fernando Alonso, avait disposé d’une clause de rachat de 30 millions de dollars à l’époque (44 millions de dollars – 40 millions d’euros). Ferrari avait étudié l’idée. Mais cette clause n’a jamais été activée.

Une pratique depuis 20 ans détournée

En réalité, la clause de sortie est égale à la valeur de la dernière saison de contrat. Mais personne ne l’active plus pour des raisons évidente d’économie. A partir de 2003/2005, une équipe comme McLaren/Mercedes (ère Ron Dennis) préférait signé des contrats deux ans avant pour obtenir les services de ses pilotes (Montoya et Alonso), tandis que Ferrari préférait le principe du précontrat, payant les pilotes durant maximum trois saisons pour avoir leur faveur (Raikkonen, Alonso, Kubica par exemple). Honda avait proposée pour 2008 un pré-accord de 10 millions de dollars à Alonso pour qu’il concours pour l’écurie japonaise en 2009. Une brève histoire. Même Williams avec Heinz Harald Frentzen et auparavant Michael Schumacher avait proposé un précontrat dans les années 90. Alain Prost disposait d’un précontrat Renault/Williams en 1992, selon les rumeurs de l’époque.

De nos jours, le rachat de contrat est comme l’échange de pilote. Une vielle astuce médiatique qui, même si cela s’était produit une fois est devenu un fantasme permanent.

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